Comme prévu…je vous raconte la petite histoire des résidents de mon EHPAD concernant un atelier façon Montessori.
J’ai rencontré une dame de l’EHPAD ou je travail (avec des troubles cognitifs car DCL) à la demande de l’équipe pour humeur dépressive, qui participe peu aux activités.
Elle me confie que les activités proposées l’intéresse peu et les trouve inadaptées (choral, coloriage…).
A côté de ça, je comprends qu’elle souffre principalement de solitude, d’ennuis et d’un manque de lien social.
Voyant que l’une de ses principales activités quotidiennes est la lecture du journal, je lui propose alors de monter une activité journal pour laquelle elle serait l’organisatrice.
L’idée lui plait beaucoup mais elle est tout de même septique.
Elle me fait confiance et on se met à travailler : l’équipe soignante me recommande quelques résidents,
Et avec MME X. nous créons les invitations pour inviter d’autres résidents à participer : elle choisis le nom du groupe « le club de l’amitié », et elle me dicte le message qu’on écrira sur les invitations suivit du lieu, du jour et de l’heure qu’elle a souhaité.
(Par manque de temps et de matériel informatique, je rédige moi même l’invitation sur ordinateur et les distribue à plusieurs résidents).
Il a suffit de 3 RDV en un lieu et une heure fixe pour les voir venir seul à partir de la 4ème semaine. C’est un jour ou je faisais le tour des chambres pour aller les chercher que je n’ai trouvé personne, que je me suis aperçu qu’elles étaient toute dans le salon a m’attendre et en prime elles m’ont disputé (gentiment) parce que j’étais en retard.
Aujourd’hui, je fais toujours partis du groupe mais j’interviens très peu, Mme X vient avec son journal et préside l’atelier. Je ne vais plus les chercher, on se rejoint directement au point de RDV.
Cette Mme X. parle très souvent de son atelier au médecin et toutes les familles de ses résidents ont entendu parler de l’activité journal par leur proche.
Mme X a créée du lien et maintenant elle peu leur dire bonjour et discuter avec eux lorsqu’elle les croise dans le couloir ou au restaurant.
Ils forment un petit groupe de 7 personnes, quelques fois certain se rajoutent.
A 2 reprises j’ai intégré une « résidente déambulant » habituellement beaucoup et « un résident en période de cris »….ils n’ont certes pas participé activement mais ils ont écouté et leur « trouble du comportement » a cessé le temps de l’atelier.
Dans le même atelier, les résidentes parlaient beaucoup de l’actualité de la fermeture de la maternité de l’hôpital avec lequel on est rattaché et dans lequel elles ont toutes accouchées.
Un jour elles ont souhaité se manifester et m’ont demandé de pouvoir signer une pétition. Et elles ont exprimé que si il y’en avait pas elles voulaient en créer une.
Après vérification de se qui est possible de faire et ne pas faire dans l’établissement avec des personnes souvent sous tutelle, je leur ai apporté le lendemain des feuilles et crayons pour qu’elles puissent écrire des mots de révolte et/ou de soutien.
Résultat : 3 résidents ont écrit un message que j’ai personnellement remis aux personnels syndiqués de notre établissement.
Vous pouvez imaginer leur joie !!
Prochain objectif : un atelier belote.
Qui pourra s’étendre à un atelier jeux de société en fonction des souhaits et dans le but d’ adapter aux résidents avec des troubles cognitifs plus important.
Anais Parenthoine, psychologue.