« Aide-moi à faire seul »
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10 juillet 2013 | Par Docteur Carol DEVISME Responsable médical des EHPAD du COS. Médecin coordonnateur de l’EHPAD COS Le Manoir (Chelles, 77)
La récente venue en France du Professeur Cameron Camp, initiateur de la pédagogie Montessori adaptée aux personnes âgées atteintes de troubles cognitifs, est une opportunité pour mieux faire connaître cette méthode dans notre secteur médico-social. Au COS, deux EHPAD sont en cours de formation à cette approche : la résidence Saint-Roch en Avignon et la résidence Saint-Philibert à Dijon.
Médecin, anthropologue et pédagogue italienne, Maria Montessori* a créé une méthode pédagogique spécifiquement destinée aux enfants.
« Aide-moi à faire seul », c’est ainsi qu’elle résumait sa pédagogie. Ses deux concepts-clé sont l’importance de l’éveil sensoriel et du matériel autodidactique. L’instituteur est un guide qui offre à l’enfant la possibilité d’épanouir au maximum ses différentes sensibilités, dans un cadre adapté à ses besoins psychologiques, en respectant son rythme propre tout en l’éveillant à la vie sociale.
Adapter cette approche aux personnes âgées est simple et cohérent : en effet les capacités utilisées par les enfants pour les activités proposées par M. Montessori ne sont pas touchées chez les âgés souffrant de la maladie d’Alzheimer, et en particulier la mémoire des émotions.
Cette méthode valorise les aptitudes préservées de la maladie, l’aide à retrouver une autonomie dans les gestes simples de la vie courante, à sortir de la passivité, à retrouver dignité et estime de soi en se sentant active et actrice.
Les aidants professionnels et familiaux encouragent la personne âgée à faire seule plutôt que de faire à sa place, en lui proposant des activités de la vie quotidienne et des activités sensorielles. La pédagogie Montessori s’appuie sur la répétition, la récupération, l’adaptation de l’environnement. Elle fait appel à la mémoire ancienne, génératrice d’émotions agréables chez chaque individu. Les familles sont les témoins précieux des souvenirs agréables et des émotions positives de leurs aînés. Leur contribution dans cette démarche est essentielle pour aider les soignants à adapter l’environnement et les activités à chaque personne dans le but de diminuer ses troubles cognitifs.