Avant l’arrivée de la méthode Montessori, le personnel du Castel portait un badge tel que celui-ci :

Depuis que l’établissement se forme, à raisons de 3 jours de cours pour tous les secteurs confondus, les badges ont revêtu une forme différente.

Les caractères ont été adaptés afin d’être plus lisibles par tous. La taille 40 ainsi que la police Arial Gras est adéquate selon la méthode. En effet, les caractères trop fins et en italique ne permettent pas une bonne lecture.

Avec ce changement, en passant dans les couloirs, les simples « bonjour » ont pris de la valeur car ils sont dorénavant accompagnés du prénom de la personne.

 

 

Témoignage recueilli par la Fondation Castel Notre-Dame, Centre Médico-Social à Martigny, en Suisse, que nous accompagnons dans le déploiement de la méthode Montessori adaptée depuis le début de l’année 2021, démarche initiée par monsieur Jérémie Lugari.

De Résident à Habitant – Le Fil Rouge
[Depuis la formation Montessori dans mon établissement] nous avons pratiquement tous notre badge avec notre prénom et quelques habitants ont aussi décidé de le porter. (Il y a quelques personnes qui mettront encore du temps à accepter, mais très peu !)
Je m’aperçois que de faire le 3, 2, 1, [expliqué pendant la formation] avant de rentrer dans les chambres est devenu naturel et nous utilisons également cette technique avant de rentrer dans les bureaux.
Les bureaux du rez-de-chaussée ont une photo avec l’identification sur la porte, c’est magnifique comme cela donne un autre aspect de transparence.
Une nouvelle habitante s’occupe de faire la mise en place à midi et le soir
Pour la 1ère fois, un habitant a reçu un journal et il s’est mis à tourner les pages ! Surprenant comme il a encore le réflexe d’humidifier l’index avant de tourner les pages.
Et la cerise sur le gâteau :
J’ai invité une habitante, Mme *, ancienne patronne de restaurant, à venir avec la R.H. et moi-même pour un entretien d’embauche :
Le jour arrive, Mme * s’est faite toute belle : rouge à lèvre, sac à main et badge «  habitante * » sur la poitrine. Je vais la chercher dans sa chambre et elle m’accompagne avec une posture magnifique.
Je lui rappelle les consignes et lui donne la liste des questions qu’elle a choisi de poser à l’infirmier. Elle me demande de rester assise proche d’elle, je la rassure de suite en lui montrant sa chaise et la mienne. (Rien que d’écrire cela me donne encore des frissons, car j’ai vécu une des plus belles journées de ma vie professionnelle.)
Voilà, je la présente à la R.H., la R.H. va chercher l’infirmier et lorsqu’il rentre dans la pièce, il nous regarde d’une façon étrange, j’ai vu ses yeux à la recherche de l’erreur : « je me suis trompé d’entretien ?!? » La R.H. remercie le postulant et nous passe la parole, je demande à l’habitante de se présenter, ce qu’elle fait, puis elle lui pose ses 2 questions. Il a répondu, mais reste toujours très surpris. L’entretien c’est très bien déroulé, l’habitante était très attentive à tout ce qu’il disait. À la fin je lui demande si elle a encore des questions, et là nous avons été bluffées : elle a dit à l’infirmier les besoins des habitants (gentillesse, du temps pour parler avec eux, une caresse, que chaque matin lorsque nous la croisons il est très important de lui demander comment elle va, et que pour elle c’est une façon d’exister). La R.H. a fini en larmes, l’infirmier nous a dit: RESPECT ! pour votre façon de travailler, j’ai envie de travailler ici ! Et moi, juste trop heureuse pour Mme *. et pour nous tous.
Nous continuons dans cette magnifique aventure qui est l’application de la méthode Montessori adaptée aux personnes âgées. »

 

Manuela Braga
Infirmière clinicienne, récemment nominée infirmière-cheffe de la Résidence Plantzette

L’avancée du colibri
Je vous remercie mille fois de m’avoir ouvert les yeux sur ma pratique professionnelle et mon savoir être avec l’habitant. J’ai dès aujourd’hui mis en œuvre des actions notamment le port du badge et quel bonheur de voir les habitants essayer de lire et entrer en relation plus facilement… De plus je prends à présent le temps d’attendre une réponse lorsque je frappe à la porte de chez eux. J’espère maintenant « contaminer » mes collègues à cette méthode.
Une infirmière formée en octobre 2020
Retour de formation

Une résidente est venue me trouver pour me demander s’il était possible d’organiser une vente de produits, afin de générer un peu d’argent, pour un projet futur. Trouvant l’idée intéressante, je planifie une rencontre avec l’équipe de l’accompagnement social et des soins.

Suite à cette discussion, le responsable propose de tenir un stand au marché de Lausanne, le samedi matin, à la place de faire une vente au sein de l’institution. Cette proposition va dans le sens, de redonner aux résidents, une place dans la société, en tant que citoyen à part entière.

J’organise un colloque avec tous les résidents et je leur donne le choix :

  • Voulez-vous tenir un stand au marché ou au sein de l’institution ? Après votation, c’est l’idée du marché qui sera retenu.

Durant le colloque, je prends une feuille et demande aux résidents quelles sont leurs idées de ce qu’on pourrait vendre. Je prends note de toutes les idées :

-Bricelets, cakes, gâteaux, décoration florale, truffe au chocolat, confitures,…

Après votation, c’est les bricelets, cakes et confitures qui ressortent vainqueur. Je demande aussi s’il y a des volontaires pour la vente, et deux résidents se proposent spontanément.

Pour les confitures, je demande à une résidente si elle serait d’accord de coudre les napperons qu’on placera sur les bocaux de confiture, car je sais que Mme L. a beaucoup cousu dans sa vie et aimait faire cela.

Nous sortons donc la machine à coudre et Mme L. fait des essais. Il est indéniable que Mme L. apprécie cette activité, car il suffit simplement de voir son grand sourire. Elle me confirme son intérêt pour la couture. Nous allons donc en ville, pour acheter plusieurs tissus que Mme L. choisi.

Mme L. s’est « faite toute belle » et me demande de la photographier devant le magasin.

J’installe une table dans la salle d’animation avec la machine à coudre, le tissu, les ciseaux et tout le matériel nécessaire. Je lui écris sur une feuille la marche à suivre et je confectionne les premiers napperons avec elle. Mme L. n’a plus besoin de mon aide, et je la laisse coudre. Durant 3 jours, Mme L. vient à la salle d’animation et continue son activité de manière autonome. En 3 jours, tous les napperons serons faits, soit plus d’une centaine. Mme L. me dit être ravie, avec un grand sourire ! Et pourtant… Mme L. a pour habitude de s’isoler dans sa chambre.

Durant plusieurs semaines les résidents vont confectionner des confitures, couper les fruits, laver les bocaux…

Les bricelets

Nous avons sollicité l’épouse d’un résident, Mme A., qui nous a régalés à plusieurs reprises avec ses délicieux bricelets.

Avec l’aide de Mme A., une résidente, Mme I. et moi-même, avons appris à élaborer les bricelets, ainsi que la technique du roulage. Mme I., qui adore la pâtisserie, s’initie à rouler les bricelets.

Avec Mme I., nous nous retrouvons encore deux après-midi bricelets et au final, Mme I. roule tous les bricelets, de manière autonome !

 

Le samedi au marché de Lausanne

Comme prévu…je vous raconte la petite histoire des résidents de mon EHPAD concernant un atelier façon Montessori.

J’ai rencontré une dame de l’EHPAD ou je travail (avec des troubles cognitifs car DCL) à la demande de l’équipe pour humeur dépressive, qui participe peu aux activités.
Elle me confie que les activités proposées l’intéresse peu et les trouve inadaptées (choral, coloriage…).
A côté de ça, je comprends qu’elle souffre principalement de solitude, d’ennuis et d’un manque de lien social.
Voyant que l’une de ses principales activités quotidiennes est la lecture du journal, je lui propose alors de monter une activité journal pour laquelle elle serait l’organisatrice.
L’idée lui plait beaucoup mais elle est tout de même septique.
Elle me fait confiance et on se met à travailler : l’équipe soignante me recommande quelques résidents,
Et avec MME X. nous créons les invitations pour inviter d’autres résidents à participer : elle choisis le nom du groupe « le club de l’amitié », et elle me dicte le message qu’on écrira sur les invitations suivit du lieu, du jour et de l’heure qu’elle a souhaité.
(Par manque de temps et de matériel informatique, je rédige moi même l’invitation sur ordinateur et les distribue à plusieurs résidents).
Il a suffit de 3 RDV en un lieu et une heure fixe pour les voir venir seul à partir de la 4ème semaine. C’est un jour ou je faisais le tour des chambres pour aller les chercher que je n’ai trouvé personne, que je me suis aperçu qu’elles étaient toute dans le salon a m’attendre et en prime elles m’ont disputé (gentiment) parce que j’étais en retard.

Aujourd’hui, je fais toujours partis du groupe mais j’interviens très peu, Mme X vient avec son journal et préside l’atelier. Je ne vais plus les chercher, on se rejoint directement au point de RDV.
Cette Mme X. parle très souvent de son atelier au médecin et toutes les familles de ses résidents ont entendu parler de l’activité journal par leur proche.
Mme X a créée du lien et maintenant elle peu leur dire bonjour et discuter avec eux lorsqu’elle les croise dans le couloir ou au restaurant.
Ils forment un petit groupe de 7 personnes, quelques fois certain se rajoutent.

A 2 reprises j’ai  intégré une « résidente déambulant » habituellement beaucoup et « un résident en période de cris »….ils n’ont certes pas participé activement mais ils ont écouté et leur « trouble du comportement » a cessé le temps de l’atelier.

Dans le même atelier, les résidentes parlaient beaucoup de l’actualité de la fermeture de la maternité de l’hôpital avec lequel on est rattaché et dans lequel elles ont toutes accouchées.
Un jour elles ont souhaité se manifester et m’ont demandé de pouvoir signer une pétition. Et elles ont exprimé que si il y’en avait pas elles voulaient en créer une.
Après vérification de se qui est possible de faire et ne pas faire dans l’établissement avec des personnes souvent sous tutelle, je leur ai apporté le lendemain des feuilles et crayons pour qu’elles puissent écrire des mots de révolte et/ou de soutien.
Résultat : 3 résidents ont écrit un message que j’ai personnellement remis aux personnels syndiqués de notre établissement.
Vous pouvez imaginer leur joie !!

Prochain objectif : un atelier belote.
Qui pourra s’étendre à un atelier jeux de société en fonction des souhaits et dans le but d’ adapter aux résidents avec des troubles cognitifs plus important.

Anais Parenthoine, psychologue.

Un exemple d’atelier Montessori

Je suis Aide-soignant en service de suppléance d’un centre hospitalier. Je viens de recevoir mon affectation pour deux matinées, ce sera en service de médecine.

Je commence mon tour de toilette, il est 7h00. Vers 10h j’arrive dans une chambre où se trouve un monsieur. Je me souviens que pendant dans la relève on m’a dit : » c’est un Alzheimer qui ne parle pas, ne communique pas. Incontinent. C’est une toilette complète au lit. Il est agité +++ (répand régulièrement ses selles sur le mur), il y a risque de fugue, donc contention au lit et au fauteuil ».

J’entre donc dans la chambre, je dis à ce monsieur : « Bonjour », je vais dans la salle de bain prépare tout le nécessaire pour la toilette au lit.

Je pose tout sur l’adaptable et dit à ce monsieur : « monsieur je viens vous faire la toilette » Je libère ce monsieur de son sécuridrap et réalise entièrement la toilette. Je mobilise ce monsieur, l’assoie ce sur le fauteuil, le « contentionne » avec la ceinture pelvienne, lui rapproche l’adaptable sur laquelle je pose un livre et lui souhaite une bonne journée, je range tout et sors de la chambre.

Toute le restant de la matinée ce monsieur a été « agité » et j’ai amené régulièrement à retourner dans sa chambre.

Dans ma voiture sur le trajet de retour, je me sens mal et réalise que je suis passé à côté de ce Monsieur, que je l‘ai considéré comme un malade et non comme une personne.

Le lendemain matin lorsque j’arrive devant la chambre de ce monsieur, je décide de me comporter différemment. Je tape à la porte, attends, pas réponse je retape et entre, puis vais voir ce monsieur en lui demandant s’il a bien dormi, s’il est d’accord pour se lever, choisir sa tenue et aller faire sa toilette. Il me regarde étonné et se lève seul de son lit. Il choisi un tee-shirt et un caleçon et me suit dans la salle de bain. Là, je lui montre le gant de toilette et comment s’en servir. Toujours étonné, le monsieur m’imite et au final fait seul sa toilette, met sa protection urinaire seul et s’habille seul. Je lui propose de l’aider à ranger les affaires. Alors que je plie ses serviettes de bain, il vient me faire une bise sur le front.

Je me dis que ce serait bien de proposer à l’infirmière de réévaluer la contention au fauteuil de ce monsieur, après lui avoir expliqué comment s’était passer le « soin ». Après quelques échanges, elle finit par accepter. Je retourne dans la chambre, le monsieur est à côté du fauteuil et semble étonné que je ne le « contentionne » pas. Je lui propose de la lecture, mais il décide d’aller regarder par la fenêtre.

Je le remercie de son aide et lui dit « A tout à l’heure ». Il est 10H30, le soin a duré seulement 5 minutes de plus que la veille.

A 12h, alors que je commence le service des plateaux repas, j’entends une voix de femme qui vient de la chambre de ce monsieur s’exclamant : « mais qu’es ce qui t’arrive ?». A ce moment-là je me dis que je suis peut-être allé trop loin, que c’était sans doute trop pour une première fois, et que j’ai failli dans ma surveillance. En plus, ce monsieur très demandeur la veille, ne m’a pas du tout sollicité après la toilette de ce matin et même si je gardais un œil sur lui, je n’ai pas été assez vigilant. Quoiqu’il en soit, je me sens très mal, mais il faut assumer ! Je vais me présenter à cette dame. Lorsque j’arrive sur le pas de la porte de la chambre, elle est assise sur le bord du lit, le monsieur à côté d’elle. Je lui explique que j’ai aidé Monsieur le matin et lui demande s’il y a un problème. Elle me répond : « Je suis la fille de monsieur. Depuis des mois, peu après le diagnostic, il ne parle plus et là depuis 15 mn, nous discutons, je n’en reviens pas ! ». Je lui ai alors répondu, que c’était des moments dont il fallait profiter et que j’étais content pour eux qu’ils partagent cet instant agréable.

 

JP, aide-soignant.

Récit d’une situation professionnelle avec l’application des principes Montessori

Organisation de la 1ère rencontre intergénérationnelle à Pâques

Suite à la formation Montessori qu’une partie des collaborateurs de l’EMS du Petit Chézard ont suivie en mars 2015, nous avons réfléchi avec nos résidants à mettre en place un projet leur permettant de s’épanouir dans un rôle social. Très rapidement, les résidants ont émis l’envie de créer un partenariat avec l’école du village afin de pouvoir les recevoir ponctuellement dans notre EMS. C’est un projet que j’ai évidemment soutenu, car il me tenait à cœur. Ayant grandi dans cet EMS, j’ai souvent été confronté a une peur que mes copains d’école avaient de venir jouer chez moi, car nous vivions avec les résidants et ils avaient déjà des représentations plutôt négatives à l’encontre des personnes âgées.

Le thème de la première rencontre s’est donc porté sur Pâques, avec l’idée de faire découvrir aux enfants de 5-6 ans de l’école primaire du village, le développement des poussins.

Les résidants ont donc convié les enfants le 1er avril 2015 (date présumée de l’éclosion). Pour se faire, ils ont eux-mêmes créé une carte d’invitation.

Comme nous allions accueillir environ 25 enfants, les résidants ont proposé de faire des postes de maximum 5 enfants afin qu’ils ne soient pas trop dissipés. Lors d’une animation, les résidants ont proposé divers postes et nous en avons retenu 5 :

• Un poste « puzzle »
• Un poste « dessin »
• Un poste « découverte de la couveuse »
• Un poste « décoration de l’arbre de Pâques »
• Un poste « exploration de l’intérieur de l’œuf »

Nous nous sommes ensuite concentrés principalement sur les capacités préservées de certains de nos résidants (ceux qui allaient animer les ateliers) afin que nous puissions adapter les ateliers.

Le poste « puzzle » : c’est un résidant qui présente des troubles mnésiques sévères, mais qui a une bonne faculté à s’exprimer, qui est très souriant et qui aime beaucoup les enfants qui a voulu s’en occuper. Afin qu’il puisse être le plus autonome possible, nous avons adapté l’activité en lui mettant à disposition un modèle avec le puzzle corrigé sous les yeux afin qu’il puisse aiguiller les enfants au besoin. Sur le puzzle ont pouvait découvrir le développement d’un poussin dans un œuf et les enfants devaient mettre les pièces en respectant son évolution.

Le poste « dessin » : c’est une résidante qui a une bonne motricité fine qui s’est portée volontaire pour mener ce poste. Les enfants avaient le choix entre divers motifs et la résidante pouvait les conseiller dans le choix des couleurs.

Le poste « découverte de la couveuse » : c’est un ancien agriculteur qui présente des troubles cognitifs légers qui a mené cet atelier. Grâce à la lecture, il a pu leur lire et leur expliquer les conditions nécessaires au bon développement du poussin. Les enfants ont même eu la chance de voir les poussins casser leur coquille.

Le poste « décoration de l’arbre de Pâques » : ce poste a été animé par une résidante qui est malentendante. Au début, elle ne voulait pas participer lors de la visite des enfants, car elle avait peur d’être mise en échec en ne pouvant répondre aux éventuelles questions des enfants. Elle souhaitait donc participer à la préparation uniquement. Nous avons donc réfléchi à comment adapter l’atelier de façon à ce que son handicap ne se voit pas. Nous avons donc préparé l’atelier dans une pièce fermée et sur la porte il y avait une affiche qui disait « ici on s’exprime avec les mains ». Les enfants avaient donc eu la consigne qu’ils ne pouvaient pas parler et que tout ce qu’ils voulaient demander, ils devaient le faire en le mimant. La résidante a mené son atelier avec le sourire, les enfants ont joué le jeu et ont même trouvé ça très rigolo. Personne ne s’est rendu compte que la résidante était malentendante.

Le poste « exploration de l’intérieur de l’œuf » : c’est un résidant qui a donné l’idée de créer une chambre noire, car il nous a expliqué qu’avec une lampe de poche spéciale on pouvait voir le poussin à l’intérieur de l’œuf. Nous avons donc créé ce poste dans une salle de bain qui n’a pas de fenêtre et le résidant en question connaissait un agriculteur de la région qui nous a fourni une lampe de poche. Ce résidant très sociable a expliqué aux enfants, avec bienveillance, comment le poussin allait faire pour casser sa coquille.

Tous les résidants ont participé à la préparation de cette journée, à leur façon et en fonction de leurs capacités. C’est eux qui ont organisé cette journée avec un seul mot d’ordre pour les animateurs « laisser le choix aux résidants ».

Pour conclure, lorsque les enfants sont partis, nous avons attribué un rôle à une résidante qui présente des troubles mnésiques sévères avec des angoisses permanentes. Lors des préparatifs, nous nous étions dit qu’il était impossible de lui trouver un rôle en raison des troubles importants du comportement, mais ensuite, en réfléchissant aux capacités préservées, nous avons pu identifier qu’elle a de bonnes capacités sociales préservées. Elle aime saluer les personnes qui entrent et qui sortent de l’EMS tout au long de la journée. Nous lui avons donc attribué la tâche de donner à chaque enfant un petit présent, en leur disant « Merci… » à tour de rôle.

Julie Challandes
Infirmière responsable

Une rencontre inter-générationnelle

La première fois que j’ai entendu parler de la méthode Montessori pour les personnes âgées souffrant de troubles cognitifs, je me suis interpellée.
Comment une méthode adaptée à des enfants pouvait être appliquée à des personnes du troisième voir quatrième âge ? N’avait-on pas un risque d’infantiliser les résidents ?
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Véronique Gafner – EMS la Fondation de l’Orme

Je m’appelle madame B. et j’ai 86 ans. Depuis que l’on m’a placé dans cette institution en m’éloignant et de mon chez moi sous le prétexte que je ne peux plus rester seule, je ne me sens pas à ma place. Les autres m’insupportent.
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Alain DUFOURNETMédecin coordonnateur

HISTOIRE D’ALDA : Je m’appelle Alda, mais on m’appelle « madame », j’ai 90 ans et je souffre de troubles cognitifs. Certains me pensent démente. Est-ce à cause de cela que ce que j’offre à voir à ceux qui m’entourent ne fait que confirmer que tout ne tourne pas rond chez moi ? J’aime la solitude ou j’apprécie de m’isoler. J’observe beaucoup ce qui se passe autour de moi…
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Alain DUFOURNETMédecin Coordonnateur